Acheter un logement va-t-il déjà coûter plus cher ?
«Reprise». Beaucoup d’experts immobiliers n’ont que ce mot à la bouche, en ce mois d’avril. Reprise des ventes mais aussi reprise des prix. «La demande est là. Le retour des primo-accédants (30% en ce début d’année contre 15% des ventes en 2024) est un des signaux les plus encourageants de ce début d’année», se réjouit Guillaume Martinaud, président du réseau Orpi. «Les prix ont amorcé une légère hausse depuis janvier 2025, avec une progression de 0,8% en France», confirme Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt. Même son de cloche du côté des notaires de France qui anticipent une augmentation des prix immobiliers de 0,4% à fin mai, sur un an. «Qu’il s’agisse des maisons ou des appartements, les hausses annuelles de prix resteraient faibles, ne dépassant pas 1% sur les deux marchés», relativisent-ils.
Quid de Paris et de la région parisienne ? D’après les avant-contrats, le prix au m², dans la capitale, devrait progresser de 1,9% en un an, en juin, à 9640 euros le m². Et ainsi continuer à se rapprocher lentement mais sûrement de la barre symbolique des 10.000 euros le m² en dessous de laquelle Paris avait décroché fin 2023. «Le mouvement de hausse des prix devrait se diffuser et s’accentuer d’ici le mois de juin en Île-de-France», annoncent les notaires du Grand Paris qui prévoient une augmentation de 2,6% du prix des maisons et de 2,3% pour les appartements, en juin, sur un an.
Évolutions des prix par secteurs (pour les maisons anciennes)
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Évolutions des prix par secteurs (pour les appartements anciens)
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La tendance haussière est là mais la prudence reste encore de mise. Car, d’une part, elle n’est pas franche et, d’autre part, la carte de France est loin d’être homogène. Les prix progressent de 4% à Marseille et de +5%, selon Orpi, entre les premiers trimestres 2024 et 2025. Mais reculent de 3 à 4% à Lyon, Strasbourg ou encore Biarritz, à en croire Laforêt. «Une remontée trop rapide des prix pourrait rapidement freiner la dynamique actuelle (de reprise des ventes) et nous ramener à la situation de blocage que nous avons connue», alerte Guillaume Martinaud.
Le réseau Century 21 préfère, de son côté, parler de stabilité des prix dans l’Hexagone. Et pourtant, les délais de vente restent à des niveaux élevés en France (105 jours pour les maisons et 99 pour les appartements). «Les acquéreurs continuent de prendre leur temps, visitent plusieurs biens et les négocient. Par ailleurs, les études notariales ont fortement réduit leur personnel», explique Charles Marinakis, président de Century 21. Un avis que partage le président de la Fédération nationale de l’immobilier. «Il est trop tôt pour parler de hausse. L’heure est à la stabilisation. Mais une hausse de 2 à 3% en 2025 n’est pas à exclure, plutôt au second semestre», annonce Loïc Cantin.
La prudence est d’autant plus de mise que, côté crédit, la situation s’améliore mais, là aussi, les incertitudes sont encore présentes. «La baisse des taux de la BCE (Banque centrale européenne) améliore la capacité d’emprunt des ménages et stimule les ventes immobilières. Toutefois, le marché reste contrasté avec une offre toujours restreinte et des prix qui peinent à s’ajuster à cette nouvelle donne», décrypte Pierre-Étienne Beuvelet, directeur d’IN&FI Crédits, courtier en crédit immobilier. Pour l’heure, la tendance est à la baisse côté taux : 3,16% en moyenne (toutes durées confondues) contre 4,15% fin 2023. Le taux d’emprunt de la France, référence pour fixer les taux de crédit, qui ne cesse de se détendre (3,18% aujourd’hui contre 3,56% le 13 mars, NDLR), peut également laisser augurer de bonnes nouvelles à venir dans les prochains mois, pour les acheteurs immobiliers.
Source : https://immobilier.lefigaro.fr/article/acheter-un-logement-va-t-il-deja-couter-plus-cher-20250428/